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Paris 2024 : quand le 50ᵉ anniversaire de l’appel du 18 juin donnait lieu à une parade nautique sur la Seine

N’en déplaise à Gérald Darmanin, la dernière fois qu’il y a eu un défilé sur la Seine ne remonte pas au règne de Louis XV. Le ministère de l’intérieur a fait référence au monarque dit « le Bien-aîmé » en présentant, mardi 5 mars devant les sénateurs, le dispositif sécuritaire exceptionnel de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO). « Depuis Louis XV, il n’y a pas eu de parade nautique sur la Seine dans le même sens », a relevé M. Darmanin pour rappeler le caractère historique du défilé fluvial pour les JO, le 26 juillet.
Les archives du Monde ne remontent évidemment pas au XVIIIe siècle mais un article daté du 20 juin 1990 montre qu’il y a déjà eu, dans un passé pas si lointain, donc, une procession sur le fleuve parisien. C’était à l’occasion des célébrations, le 18 juin, du 50e anniversaire de l’appel à la résistance du général de Gaulle, qui ont culminé en fin de soirée sur la Seine près du Louvre. « Pour la première fois, sur le fleuve et sur ses rives, s’est déroulé un magnifique spectacle sons et lumières clôturé par (…) le plus grand feu d’artifice jamais tiré dans la capitale », écrivaient les auteurs de l’article.
Pendant une heure, différents tableaux artistiques – « une reconstitution grandiose » – avaient flatté le rôle de De Gaulle et de la France libre dans la libération du pays, devant « une foule immense de Parisiens, au moins cent mille », soulignaient les journalistes du Monde. L’Agence France-Presse avait fait également état, dans une dépêche, de 3 000 figurants et 200 bateaux pour un coût évalué à 32 millions de francs (environ l’équivalent de 8,5 millions d’euros).
L’événement n’était pas tout à fait passé inaperçu, il avait même fait la « une » de Paris Match du 28 juin et les titres des journaux télévisés (le 19/20 de France 3, à partir de la 8e minute), qui parlaient d’une barge de plus de 100 mètres en guise de scène historique géante.
Certes, ces 200 bateaux ne devaient pas aller « dans le même sens », comme l’avance l’hôte de Beauvau pour la comparaison avec la parade ayant eu lieu sous Louis XV.
Mais coordonner, au milieu de 3 000 figurants, un ballet nautique de 200 esquifs cabotant dans tous les sens entre les 700 mètres qui séparent le Pont-Neuf du pont du Carrousel – le périmètre du spectacle du 18 juin 1990 – avait dû être un exercice aussi périlleux que celui de chorégraphier le défilé des 180 bateaux qui transporteront le 26 juillet sur 6 kilomètres, entre les ponts d’Austerlitz et d’Iéna, les athlètes de plus de 200 délégations olympiques et leur caravane suiveuse (équipes de télévision, services de sécurité, secours, officiels, médias, partenaires…).
La cérémonie d’ouverture olympique n’en demeure pas moins un défi logistique et surtout sécuritaire. La menace terroriste, notamment au moyen de drones, est évidemment plus présente aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a trente-quatre ans, en raison d’un contexte international particulièrement inflammable.
Gérald Darmanin a donc déçu les organisateurs en rabaissant mardi la jauge à un peu plus de 320 000 spectateurs – payants ou sur invitation –, quand, il y a quelques mois encore, il était question d’en autoriser le double. Pour une cérémonie où l’on peine encore à deviner « l’émotion » et la fête populaire que décrivent les journalistes du Monde ce 18 juin 1990.
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